Je n'en croyais pas mes yeux. C'était pas croyable. C'était forcément une blague de très mauvais goût...Une blague qui ne me faisait pas rire du tout. J'avais fait trop de détours pour que ce ne soit qu'une simple coïncidence. J'étais maudit. Maintenant, c'était sûr.

- Fait chier...

Je regardais l'individu faire les cent pas devant mon portail. Aucune gêne. Marcher comme ça devant la porte des gens. Dans tous les cas, c'était moi qui allait tout prendre. Déjà que le quartiers abritait toutes sortes hurluberlus, il avait fallu que la plus grande pute de tout Séoul vienne camper devant chez moi.
Et malheureusement, bien que j'avais essayé de tourner le problème dans tous les sens, je ne voyais qu'une solution pour qu'il arrête. Bien sûr, cette solution entrainerait aussi le fait que tout le quartier allait jaser à propos de cette histoire. J'allais devoir aller lui parler...
Chose toute simple en apparence n'est-ce pas ? "Salut, sale pute, tu veux pas aller tapiner ailleurs ?"
mais certainement pas pour moi. Je ne le connaissait pas ce type, tout ce que je savais, c'est que j'avais envie de le buter pour m'avoir suivit jusqu'à chez moi. Mais il avait fallu qu'il vienne bouffer dans le resto où je travaille. Il ne m'avait pas quitté des yeux de toute la soirée. Et maintenant, à 22h37, je le retrouvais au bas de chez moi, avec les voisins tous collés à leur fenêtres.

- Quand faut y aller...

Je fermais le rideau et descendit les escaliers avec une lenteur effarante. Mais rien n'y faisait, j'allais quand même arriver en bas quoiqu'il arrive.
D'un geste lent, je saisis j'appuyais sur le bouton du visiophone qui afficha tout de suite la tête du jeune prostitué.

- Qu'est-ce que tu fous devant chez moi la putain ?

Non, non et non. Je n'étais pas d'humeur à faire dans la politesse. D'autant plus que le fichu appareil ne rendait pas mon humeur meilleure. J'avais l'impression que sa tête était toute proche de la mienne et donc, c'est avec un mouvement naturel que je reculais un peu la tête. Ce type n'était pas normal. Je préférais ne prendre aucun risque afin de garder mon honneur sauf. Quoique, le simple fait qu'il soit devant ma porte mettait à mal ma réputation. Moi qui ne ramenais jamais aucune femme chez moi, certains allaient se faire un plaisir de raconter à qui voudra l'entendre que je préférais les hommes.
Rien qu'en pensant au bordel que ça allait mettre dans ma vie, je pris l'amère décision de faire entrer.